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Dossier : L’Ecole de Nice, qu’est ce que c’est ?

Ils étaient trois, Arman, Klein et Raysse. Ils sont maintenant des centaines, comme l’avait prédit Martial Raysse. Ils, ce sont les artistes de l’Ecole de Nice. Encensés, décriés, adulés, on a écrit tout et son contraire sur l’école niçoise. Différents moyens d’expressions, différents courants, mais une position commune : le rejet foncier des académismes.

Mais au fond, qu’est ce qui fait de l’école de Nice, l’école de Nice ?

Personne ne saurait vraiment dire ce qu’est l’école de Nice. Mais Raphaël Monticelli, Agrégé de Lettres et délégué académique à l’éducation artistique, sait, au moins, ce que l’école de Nice n’est pas. Ainsi, l’école de Nice n’est pas l’ensemble de tous les artistes qui œuvrent dans la région niçoise. L’école de Nice n’est pas davantage un ensemble d’artistes ayant en commun un regard sur le monde et une pratique de l’art. Pas d’unicité de tendances à l’école de Nice.
L’école de Nice, en définitive, c’est quatre critères d’appartenance, trois mouvements dans l’histoire de l’art de ces cinquante dernières années, et des tas de controverses. Commençons par les critères, tels qu’énoncés par Monticelli. Premièrement, un artiste ne peut se revendiquer de l’école de Nice que s’il se tient distant de tout académisme, de toute convention. Deuxièmement, et cela va de soi, l’artiste doit avoir réalisé une partie significative de son travail à Nice ou dans sa région. Un bon artiste de l’école de Nice se doit d’être initiateur ou moteur, et non suiveur d’un mouvement. Enfin, il doit s’inscrire dans une problématique contemporaine.

L’école de Nice vue par Ben

Une école, trois mouvements

Trois mouvements caractériseraient donc l’école de Nice. Le nouveau réalisme, sorte de pop art à la française apparu dans les années cinquante, fait la part belle à trois niçois : Arman, Raysse et Klein. Trois artistes souvent associés à César, le voisin marseillais.
Dans les années soixante, c’est le mouvement Fluxus qui débarque sur la Côte d’Azur. Fluxus pose de façon radicale le problème des limites de l’art et des genres.
Et quand l’attitude elle-même devient objet d’art Ben, Alocco et Brecht se voient propulsés au rang « de l’école de Nice ».
Autres artistes labélisés « de l’école de Nice », ceux du Groupe 70 et de Support Surface, mouvances apparues dans la seconde moitié des années soixante. Après l’objet comme élément d’art et l’attitude, c’est le retour aux outils et aux procédure de la peinture, médium un temps délaissé au profit de nouvelles formes d’expression. Viallat, Dolla et Saytour (qui néanmoins refuse de s’en déclaré) comptent parmi les Niçois de Support Surface. Au bord du groupe on retrouve le travail de Marcel Alocco .
Les 5 peintres du Groupe 70, qui appartiennent à quelques nuances près à la même mouvance, Charvolen, Chacallis, Isnard, Maccaferri, Miguel, sont comptés dans l’école de Nice.

Bien sûr, il y a ceux qui échappent aux classifications... En vrac, Bernar Venet, le seul peintre conceptuel de l’Ecole de Nice, Albert Chubac, Malaval, Verdet, et, plus récemment, Sosno ou Mas. Jean Mas serait, selon Pierre Restany, célèbre critique d’art parisien, « la synthèse même de l’école de Nice ».

En savoir plus

L’école de Nice vous intéresse ? Martial Raysse, Ben, Yves Klein, Arman, Alocco, Sosno ils sont tous au MAMAC. Courrez-y !

Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain
Promenade des Arts
06364 Nice

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