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THEATRE : Caligula - Théâtre National de Nice, du 24 au 26 mars 2011

Le pari de Camus dans cette pièce comme ailleurs dans son oeuvre est d’affirmer qu’il y a toujours plus à admirer qu’à mépriser dans l’homme.

Albert Camus • Mise en scène Stéphane Olivié Bisson Création • Avec Bruno PŒutzulu, Cécile Paoli, Gauthier Baillot, Patrick D’Assumçao, Jean de Conninck, Pascal Castelletta [distribution en cours] Lumière Laurent Schneegans • Musique Jean-Marie Sénia • Scénographie Georges Vafias • Inspiré par le travail de Tim Walker • Production L’Avant Seine - Théâtre de Colombes, Compagnie Lamberto Maggiorani avec la collaboration de la Comédie de Picardie et du Théâtre de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet - Paris

L’HISTOIRE

>>> Le Caligula de Albert Camus est bel et bien la chronique d’une mort annoncée et réclamée par un homme qui n’a jamais renoncé à l’enfant qu’il était et qui danse face au miroir en attendant que s’abatte sur lui la sentence. Caligula est un homme qui, un jour, pense qu’il est un dieu et le suivant semble un enfant effrayé. Un homme qui rit en ordonnant une exécution et fond en larmes s’il voit son cheval revenir boiteux. Un homme qui, les nuits d’orage, se cache la tête sous les draps et, le jour, a le courage d’appeler à son propre meurtre. Que peut-on faire de sa vie quand le besoin d’absolu ne trouve nulle part de réponse ?

CE QU’ILS EN DISENT

>>> Caligula met en scène un homme investi du pouvoir suprême, aux frontières troubles de la divinité, qui s’acharne à vouloir atteindre l’absolu, convaincu de pouvoir l’approcher. Son intelligence est aussi aiguë et dispersée que ses propos sont sans retenue. Caligula condamne coupables et innocents indistinctement, une sorte de Nietzsche barbare. C’est une pièce de théâtre impossible racontant le dialogue d’un seul au-dessus du vide, n’écoutant et n’entendant rien autour. Il se donne à lui-même la réplique comme pour accélérer sa vitesse et apercevoir sa fin comme une libération. Caligula peut être aussi vu comme le drame du premier esprit libre de l’histoire du monde : il est allé au-delà du bien et du mal. Dans son monde il n’y a pas d’actions morales et il trouve cela parfaitement beau. L’humour ravageur de Camus et de son empereur, son charme, sa gaieté, sa délectation à choquer les gens respectables, son goût pour la bouffonnerie et une certaine forme de cabaret entraînent et ébranlent les certitudes dramaturgiques et la pesanteur philosophique qu’on est tenté de prêter à la pièce. La destinée de Caligula a inspiré à Alexandre Dumas une tragédie et à Albert Camus un sommet d’ironie cruelle. Caligula se savait entouré d’une cour d’assassins, de menteurs et de fourbes. Il était l’un des hommes les plus seuls de son temps, même ses soeurs avaient comploté son assassinat. La pièce de Camus tourne comme aimantée autour d’un axe unique, la mort, comme autour d’un soleil. Elle s’ouvre sur la mort, celle de Drusilla, la soeur de l’empereur, son unique amour et son unique fuge. Tout le monde croit que Caligula est devenu fou. Rien n’est moins sûr. Il se peut au contraire qu’il ait fait la preuve de sa lucidité en prenant Rome pour l’enfer qu’elle était devenue. Rome méritait Caligula et Caligula méritait Rome. > Stéphane Olivié Bisson

Informations pratiques

- Centre Dramatique National Nice Côte d’Azur
- Théâtre National de Nice
- Promenade des Arts
- 06300 Nice
- T 04 93 13 90 90
- Salle Pierre Brasseur
- Jeudi : Le 24/03/11 à 19:30
- Vendredi, Samedi : Du 25/03/11 au 26/03/11 à 20:30
- www.tnn.fr

Artiste(s)