Où s’arrêteront les XZ’ARTS ?

La FONTAINE OBSCURE en quelques mots…

Association créée en 1979 à Aix en Provence par quelques passionnés de la photographie, la Fontaine Obscure est un lieu d’échanges et de rencontres, de partage et de dialogues.
Pour répondre à cet objectif et pour développer une dimension internationale à la photographie en région P.A.C.A., elle organise annuellement PHOT’AIX « Les rencontres photographiques d’Aix en Provence », un festival qui se tient tous les ans depuis l’année 2000.
Mais encore…
 Elle accueille mensuellement un artiste photographe sur les cimaises de sa galerie d’exposition. Un lieu flambant neuf, clair et atypique dédié à l’art photographique sous toutes ses formes.
 Elle propose une lecture de portfolios ouverte à tous, tous les premiers mercredi du mois.
 Elle offre des cours et des stages de photographie et de techniques photographiques par des professionnels.
 Elle anime des ateliers et des accompagnements artistiques au sein d’établissements scolaires de la région.

Philippe LEJEAILLE, « Ombres Intimes »

PHOT’AIX en quelques mots…

… ce sont deux manifestations majeures : « REGARDS CROISES » & « LES PARCOURS »
Avec REGARDS CROISES, l’association la Fontaine Obscure initie un dispositif attrayant en invitant des artistes étrangers, amateurs confirmés ou professionnels, à croiser leurs regards photographiques avec des photographes français.
Avec LES PARCOURS, la Fontaine Obscure invite à découvrir de nouveaux talents de la région de Provence, voire de la France entière, dans des lieux institutionnels et privés d’Aix en Provence.
PHOT’AIX tient une place prépondérante dans la vie et la ville Aixoise, puisque PHOT’AIX a lieu maintenant depuis plus de dix ans et que ces rencontres rassemblent plusieurs milliers d’amateurs et de passionnés de photos, tous les ans en fin d’année.

Laure LAFORET : "J’ai laissé choir mon appareil et pris au hasard des coups de pieds, des pas, des panards, déambulants a-vides de signes, de signaux."

Photographie prise au Salon de la Photo 2012

La participation des Z’ARTS en quelques mots…

Quelques questions à Laure Laforêt, Photographe et Fondatrice du groupe informel les XZ’Arts (X car le nombre de personnes n’est jamais le même, lire notre article sur une de leurs précédentes expositions ici) :

Qu’est-ce qui vous a touché en particulier dans les photographies exposées dans le cadre de Phot’Aix ?

La dame aux fruits très accrocheuse que l’on peut découvrir sur « Divine Comedy, 2010 » de Chaza CHARAFEDDINE (Liban) en regard avec l’œuvre de Philippe LEJEAILLE, « Ombres Intimes ». Sur la première œuvre, figurent des thèmes assez universels, et puis il y a le côté à la fois subtil et ostentatoire de cette présence méditerranéenne. La seconde œuvre est beaucoup plus complexe et sera certainement l’objet de débats, car c’est un peu provocateur…

Michel NIZIO

‘’Un monde hétéroclite, au comportement insolite, voire cocasse, incite à la fixation de l’image, une situation non conformiste. Les agissements humains détonnent, étonnent, dégageant une vision autre de nos civilités’’. (La côte des Arts déc. 95/janv. 96)

En quoi consiste votre exposition au lycée de Vauvernargues dans le cadre de Phot’Aix ?

L’orientation « Parcours » de Phot’Aix permet à beaucoup plus de photographes que ceux qui ont été sélectionnés pour « Regards Croisés » de pouvoir participer à la photographie méditerranéenne et surtout de faire de la ville d’Aix-en-Provence, pendant la période novembre-décembre, la ville-référence en photographie.
« Les Parcours » font en sorte que des lieux comme des lycées, des galeries et autres lieux institutionnels et privés vont ouvrir leurs portes et permettre à des photographes d’exposer avec chacun des thèmes tout à fait différents.
Le thème de notre exposition (qui sera aussi repris dans une conférence) est « Tout, Rien, IN-Signifiant ». J’ai regroupé 6 photographes du département des Alpes-Maritimes, dont chacun a décliné une vision sur ce thème en mettant en avant du signifiant, ou au contraire laisser le spectateur le rechercher. C’est un « thème bateau » où tout peut être dit, où rien ne peut être signifiant et où on peut chercher du signifiant là où on ne voit rien…

Le vernissage aura lieu le 16 novembre de 10h à 12h, au lycée Vauvenargues. C’est une exposition un peu particulière car c’est un cloître avec des passages ouverts et nous avons donc tout fait sur bâches pour que ça puisse résister au vent, à la pluie, aux UV. Même s’il y a de la grêle ou une tornade, tout restera indemne ! Des grands formats, beaucoup de couleurs, beaucoup d’interrogations sur les sujets des 6 personnes qui ont traité ça différemment.

Lydie DASSONVILLE, "Tout est signifiant pour qui veut signifier, même le rien, Pour autant que le vide existe"

Et pour la conférence du 10 décembre, comment vous êtes-vous organisés avec Alain Biancheri ?

Alain Biancheri, fameux conférencier et historien de l’art, va nous créer une conférence ad hoc sur le sujet. Pour ce faire, nous lui avons fait passer toutes nos photos et les textes d’intention qui correspondent.
Nous, les 6 photographes, serons présents et il va nous interroger sur ces photographies : pourquoi avons-nous choisi ces séries de photos pour illustrer le propos ?
Vu la multiplicité des médias, des supports, des moyens techniques (photos avec téléphones portables…), est-ce que la photographie signifie toujours la même chose ? Comment a-t-elle évolué ? Depuis les icones religieuses, le documentaire, le technique pur, le métaphorique, qu’est-ce qu’elle peut et veut signifier aujourd’hui et a-t-elle besoin de signifier, comme avant ? Ou bien signifie-t-elle autrement ?

Le groupe les XZ’Arts existe depuis 2012, à votre initiative. Il y a déjà eu 3 expositions qui ont eu lieu à Nice. Cette fois, c’est la première exposition en dehors de Nice et vous élargissez donc votre champ d’action à la région PACA. Pourquoi maintenant ?

Je suis dans un paradoxe. J’ai construit ce groupe après des passages dans différentes associations, où c’était très complexe, où il y avait beaucoup d’ambitions de quelques-uns et où il était très difficile de s’exprimer et d’avoir une durabilité dans notre propos. Donc j’ai préféré un groupe informel où il n’y avait pas de perte de temps à créer des AG, à tenir une trésorerie…
De l’autre côté, ce qui nous a intéressés, Alain Legendre (trésorier de l’association Fontaine Obscure) et moi-même qui suis un membre du bureau, c’est que, pour une fois, cette association avait une très grande ouverture à l’international.
Donc le paradoxe, c’est que nous faisons partie tous deux de cette association et que, grâce à cette association, nous avons proposé à 4 photographes de s’associer et que notre petit groupe puisse présenter son travail. De façon informelle d’un côté, mais en étant dans un cadre structuré de l’autre…

Alain LEGENDRE, Paysage… « C’est là où je verrai dans la photographie, dans l’usage radical, radicalement insignifiant de l’image, l’amorce d’une véritable entreprise de salut public : celle de nous délester de cette surcharge de sens et, contre notre tendance obsessionnelle à tout interpréter, à tout faire signifier, la tendance inverse de résister par l’image à l’excès de production de sens, et de retrouver quelque chose comme une constellation du secret, du vide, du silence, de ce qui déjoue toute interprétation, et joue de l’apparition, de l’indécision et de la surprise. »

Jean Baudrillard - « Sommes- Nous ? » Collectif « TENDANCE FLOU »

Avez-vous des projets en dehors de la région ?

Il y a, d’une part, des projets personnels. J’expose actuellement à la galerie FotoForum à Innsbruck, qui est la plus grosse galerie d’Innsbruck, sur le thème « théâtre urbain » grâce à l’association Fontaine Obscure. 7 autres photographes de l’association y exposent aussi.
Pour les autres projets, j’attends que tous les photographes qui ont participé aux 4 expositions que j’ai organisées dans le cadre des XZ’Arts relancent et aient d’autres propositions. J’espère qu’il y aura une synergie suffisante grâce à l’expérience de ces 4 expositions pour que notamment Lydie Dassonville puisse proposer quelque chose.