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BEN

Ben, pseudonyme de Benjamin Vautier, est un artiste français d’origine suisse, né le 18 juillet 1935 à Naples en Italie. Il vit et travaille à Nice. Marié avec Annie Baricalla, il a deux enfants, Éva Cunégonde et François Malabar. Il vit une partie de son enfance à Smyrne, à Alexandrie, à Lausanne et arrive à Nice à quatorze ans.

Il fait partie de l’avant-garde artistique post-moderne. Il est un des principaux fondateurs du groupe Fluxus et proche du lettrisme, Ben est un artiste reconnu pour ses performances, installations et écritures. Il est l’un des artistes contemporain français des plus connu et l’un des plus facilement reconnaissable.

Il acquiert la notoriété auprès du public dès la fin des années 1960, à travers notamment ses « écritures » déclinées sous divers supports et diverses formes.

En 1956, il rencontre Robert Malaval, avec qui il ouvre une boîte de nuit qu’ils appellent « Le Grac ». En 1958, il ouvre à Nice une petite boutique de disques d’occasion, « Laboratoire 32 », (alias Le Magasin) dont il décore la façade d’une accumulation d’objets hétéroclites. En 1965, il crée une galerie sur la mezzanine du magasin, qu’il nomme « Ben doute de tout »1. Jusqu’en 1973 son magasin devient un lieu de rencontre pour tous les jeunes « qui font du nouveau ».

Dans sa boutique, ou plutôt sur le trottoir, se retrouvent les principaux membres de ce qui sera appelé l’École de Nice : César, Arman, Martial Raysse, Marcel Alocco, Sosno, etc. Ben est proche d’Yves Klein et des Nouveaux Réalistes. Pour lui, « l’art doit être nouveau et apporter un choc ».

En 1958, Ben cherche à faire du nouveau. C’est Yves Klein qui l’incite à utiliser les mots dans la peinture pour dire quelque chose, « pour y mettre (sa) recherche de la vérité ». À ce moment là Ben était un admirateur d’Isidore Isou qu’il a toujours considéré comme un grand créateur.

En 1962, il va à Londres où il rencontre George Maciunas, qui l’invite à rejoindre le groupe Fluxus. Ben, en devient un des membres les plus actifs. Il réalise des happenings, des actions, des performances et il publie de nombreux textes.

En 1966, Robert Filliou, George Brecht et Ben réalisent une exposition et une performance dans les rues de Villefranche sur mer.

En 1970 il ouvre un nouveau lieu, en face de son magasin « La Fenêtre » où il exposera entre autres Support Surface Claude Viallat, André Valensi, Noel Dolla et le groupe 70 et où il montrera les films de Christian Boltanski, d’Alain Fleitcher et d’autres artistes d’avant garde.

En 1973 Ben ferme la "Galerie Ben Doute de Tout" alias le magasin de disques d’occasion à Nice. En 1974 le magasin sera restitué comme à l’origine par l’acquisition avec un ensemble d’autres oeuvres par le futur Musée le Centre National d’art et de culture Georges-Pompidou à Paris, inauguré en 1977.

Au début des années 1980, au retour de Berlin, il rencontre de jeunes artistes (Robert Combas, Di Rosa, François Boisrond, Rémi Blanchard, etc), dont il baptise le mouvement « Figuration Libre ».

Il écrit régulièrement dans de très nombreuses publications auto-éditées, la news-letters et sur son site web. Il y donne pêle-mêle, son avis sur le monde de l’art, l’actualité politique ou culturelle, sa vie, etc.

Ben publie aussi plusieurs recueils poétiques, dans l’esprit de la Beat Generation. Il participe également à la rédaction de La Clef, atlas ethnolinguistique notamment rédigé par des membres et sympathisants du parti nationaliste Occitan. Ben soutient l’Occitanie Libre et le concept d’un peuple basque libre. Il est contre le « génocide » linguistique, contre la suppression des groupes linguistiques par les puissances dominantes. Il pense que son art peut promouvoir ces idées, et que l’art peut proposer des transformations radicales de la perception de la beauté ou de « l’époque dans laquelle nous vivons ».

Il vit et travaille depuis de nombreuses années sur les hauteurs de Saint-Pancrace, colline niçoise où sa maison, chef-d’œuvre personnel, se fait remarquer dans le voisinage. Ben décore sa façade avec n’importe quoi.

Il définit lui-même son art comme un « un art d’appropriation » :« Je cherche systématiquement à signer tout ce qui ne l’a pas été. Je crois que l’art est dans l’intention et qu’il suffit de signer. Je signe donc : les trous, les boîtes mystères, les coups de pied, Dieu, les poules, etc. Je vais être très jaloux de Manzoni qui signe la merde et qui me volera l’idée des sculptures vivantes. »

En 2013, ouverture de la Fondation du doute à Blois. La Fondation du doute est un lieu singulier. Ben Vautier l’imagine empli de la liberté des lieux en mouvement, animé de ce flux qu’il porte avec lui depuis cinquante ans. La Fondation du doute n’est ni un musée, ni un centre d’art mais un lieu original où règne l’esprit Fluxus.

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