| Retour

Bernard Reyboz

(dr) B.Reyboz

“Lorsque César fait une compression, avec une voiture par
exemple, il ne détruit pas un symbole de notre société
actuelle, comme beaucoup se plaisent à le dire. Ce qui l’intéresse
c’est la matière : la remodeler, la proposer sous une
autre forme. Et c’est cela qui fait avancer un artiste,
César par ce biais ouvre les portes… ”

Tout comme César, Bernard Reyboz propose
une autre façon de voir et d’agir, il nous
aiguille, nous montre comment appréhender
notre monde autrement, dans
une situation différente, quasi irréelle.
Est-ce une provocation de la part de l’artiste
 ? Non. Bernard Reyboz désire simplement
casser ce qui existait avant pour
nous amener ailleurs… De même que Van
Gogh, rejeté des expositions parce qu’il était innovant,
et qui, de nos jours apparaît comme le génie de la
peinture tant sa puissance d’expression et de vision était
exceptionnelle, Bernard Reyboz est en marge du monde
artistique : “ Chaque artiste, à sa façon ouvre un champ de
vision, de perception. L’important pour un artiste c’est que
les gens ressentent cela… ”

Sculpteur, dessinateur, photographe, auteur de textures, champs de percussions et autres tripodes, cherchant à exalter la matière ou à la ramener à un minimum d’existence pour ne conserver d’elle que sa pénétrabilité, Bernard Reyboz, dans son univers en noir et blanc, s’est fait le chantre de l’épopée d’un « chaos qui parle d’harmonie ». Avec les « Petites scènes de la vie quotidienne », il s’efforce désormais d’intégrer le mouvement dans son travail, avec pour exigence que l’objet ne bouge pas « bêtement » mais suggère qu’il est vivant. Ces mouvants, riches de leurs imperfections, ouvrent un nouveau champ de jeu dans le vivant de la technicité.

( vidéo : Dana Sardet
Musique : Anouar Brahem)

L’ARTISAN DES COULEURS

Bernard Reyboz ne réfléchit pas les couleurs, il les ressent :
“ Ce que je suis à l’intérieur est constant. Les couleurs arrivent
en adéquation avec le moment, tout comme la matière
utilisée. Prises à part et séparées, elles ont peu d’intérêt.
Mais le tout servira toujours mon intention ”.
En effet, ses teintes jouent ensemble et
font ressortir ce qu’il veut exprimer et
faire éclater. Reyboz est le sculpteur,
le peintre… l’artisan de l’original.
Sa première oeuvre, comme
il aime à le dire, c’est son premier dessin
d’enfant : “Chaque enfant dans son dessin
s’exprime et fait passer un message,
il est chargé de beaucoup d’information.
Il faut être attentif et, alors,
on peut y découvrir une histoire :
la relation de l’enfant avec le
monde et ses semblables ”.
Lorsque cet artiste travaille, c’est
comme un jeu, un jeu de perception.
Il ne veut pas déranger le regard, il veut
juste intriguer, faire deviner, laisser
naître une certaine curiosité : où
est le profond du relief ? Est-ce
mystérieux ou évident ? Quelle
est notre relation avec
l’objet… Sa réalité. Notre réalité.

pub