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Fin de cet événement Septembre 2014 - Date du 10 juillet 2014 au 10 septembre 2014

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Mike Bouchet

Double deck

...Ou l’étonnante transformation de la galerie Marlborough par Mike Bouchet et Paul McCarthy.

L’exposition de Mike Bouchet et de Paul Mc Carthy surprend à plus d’un titre.
Il est rare de les accueillir dans la région, alors nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre…
Ils se sont saisis de la galerie Marlborough, située sur le port de Fontvieille de Monaco, entre yachts et bars américains branchés, et en ont fait un incroyable capharnaüm. Tout y passe : le rez-de-chaussée, le 1e étage, les bureaux,… Bref, les responsables de la galerie sont un peu perturbés… mais heureux !

Alors, de quel déménagement parlons-nous ?
Eh bien, de tubes dont la taille dépasse l’entendement, d’amas de cartons, d’immenses affiches représentant notamment une publicité pour une obscure crème solaire, Sylvester Stallone, Zaha Hadid…

Quel en est le sens ? Pas si difficile à décrypter, l’entière exposition est un jeu entre deux artistes américains qui n’ont peur de rien.
Pour Paul Mc Carthy, habitué à ce genre de provocations, c’est un parcours de santé. En effet, depuis cinquante ans, le subversif Paul McCarthy détourne le bon goût et les bien-pensants, dans des performances… à la limite du raisonnable.
Mike Bouchet, plus jeune et habitant à Frankfort, est encore sonné, mais ce n’est pas non plus son coup d’essai et il est responsable de nombreux amas de cartons logotés et d’affiches publicitaires caricaturales.
Le résultat de la rencontre entre ces deux trublions de l’art donne un troublant revival des 80’s, tout en autodérision. Un détournement du Guggenheim de Bilbao en bateau de guerre, toutes les déclinaisons de la crème solaire Bilboa (vous avez sans doute noté que les mots sont proches…), pour aboutir à un gigantesque délire, mais qui a tout son sens : une critique du consumérisme, une dérision des icônes populaires, et même une légère nostalgie de stéréotypes très eighties véhiculés par le cinéma et la publicité.
Bref, l’ensemble des œuvres et leur installation imposante fait preuve de beaucoup d’humour et de provocation.

Mike Bouchet
© Elsa Comiot

Nous avons eu la chance de rencontrer Mike Bouchet, présent lors du vernissage et nous lui avons demandé si le fait d’exposer à Monaco, temple du luxe, faisait partie de la provocation… Pour lui, le fait même d’exposer est une provocation. Il remet en cause jusqu’au statut même du bâtiment qui accueille son exposition. La provocation concerne donc plus la galerie que Monaco, mais le fait d’avoir totalement investi la galerie, y compris ses bureaux, est aussi un hommage, ajoute-t-il.

A voir [sans avoir peur de la contradiction] entre deux stops dans des boutiques de luxe.

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