La racine de la praxis artistique se trouve dans la production de subjectivité. L’artiste vise à reconstituer de nouveaux territoires existentiels à partir de son propre imaginaire ou en faisant référence à l’histoire, aux systèmes de représentation, au monde extérieur. Jee Young Lee, une jeune artiste coréenne a choisi une chambre de quinze mètres carrés pour exprimer ses visions.
Cette petite pièce est devenue son propre terrain d’expériences et le principe synthétique de son œuvre, la représentation de sa propre subjectivité. Il s’agit, nous dit-elle, de "mettre dans l’espace ce qui est dans ma tête".
Tous les univers qu’elle crée et dont elle fait partie en s’insérant dans le décor nous parlent d’événements vécus à différentes époques de sa vie. Ils constituent une série d’autoportraits, chacun reflétant un moment de sa vie. Tous réunis, nous serions en présence d’une sorte de biographie rêvée de l’artiste.
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Les représentations de Jee Young empruntent évidemment beaucoup à l’enfance, à son enfance (Childhood ou Reaching for the stars), exprimant l’angoisse, l’anxiété d’une petite fille face à un monde hostile (Anxiety, Last Supper, Foodchain) atteignant parfois une tension insoutenable (Little Match Girl, Black Birds). Elle crée aussi des mondes fantasmagoriques merveilleux (Nighscape, Neverending race, Gamer).
Tous ces univers extrêmement denses peuvent être lus comme une thérapie en mouvement où Jee Young extériorise ses démons intimes en faisant basculer ses émotions dans le réel. Ainsi, sa mythologie individuelle peut embrasser le monde entier.
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Un autre aspect insistant de son œuvre est la minutie exceptionnelle avec laquelle ses "visions" sont recréées. Plusieurs semaines à deux mois en moyenne sont nécessaires pour arriver à la précision recherchée et ne laisser au médium photographique que l’instant du déclencheur.
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La galerie Opiom, qui l’expose jusqu’au 7 mars, est une grande et belle galerie récemment ouverte.
Dirigée par Ève Janprasert et Michaël Zingraf, elle nous permet de découvrir le meilleur de la photographie contemporaine et nous donne à découvrir des œuvres d’artistes émergents, qui, pour la plupart, ont déjà acquis une dimension internationale.
En quelques mois d’existence, l’Opiom Gallery s’est avérée une des plus intéressantes galeries photo de la région.
