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Fin de cet événement Novembre 2015 - Date du 28 juin 2015 au 29 novembre 2015

L’ Abstraction géométrique belge

L’Espace de l’Art Concret présente un panorama de l’abstraction géométrique belge. C’est une exposition exceptionnelle pour plusieurs raisons.... :
- elle réunit des artistes flamands et wallons
- elle associe des artistes historiques (dès les années 20) et des artistes contemporains qui interviennent in situ (Pieter Vermeersch et Ann Veronica Janssens)
- elle dévoile de véritables joyaux de nombreuses collections belges (publiques et privés) qui n’ont jamais été présentés en France
- elle présente tout autant des peintures, des sculptures que du mobilier avec des bijoux, des tapis, de la vaisselle et des plans d’architecture..Elle est représentative de ces artistes expérimentateurs qui ont touché à tous ces domaines.
Alors tous à Mouans Sartoux !

L’abstraction belge a connu au cours du XXème siècle deux grands apogées comme le reste de l’Europe.
L’un se situe au début des années vingt et voit éclore un groupe de jeunes artistes qui à travers le mouvement de la Plastique Pure remettent en question les bases de la peinture en prolongeant les réflexions entamées par le cubisme et le futurisme.

Ce mouvement, relativement éphémère, se fonde autour de deux principaux foyers géographiques : Bruxelles et Anvers. Michel Seuphor, Jozef Peeters, Paul Joostens, Victor Servranckx sont parmi les pionniers de ce mouvement.

La seconde manifestation d’importance de cette abstraction apparaît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Une nouvelle génération d’artistes se trouve alors face à un choix souvent antagoniste : celui d’une abstraction lyrique et impulsive et celui d’une abstraction géométrique et rationalisée. Jo Delahaut apparaît comme la figure marquante et représentative de ces créateurs qui se placent dans la lignée des
constructivistes russes et du Bauhaus.

Pieter Vermeersch Vue de l’exposition Pieter Vermeersch, Galerie Perrotin, Paris, 2013 Courtesy Galerie Perrotin © Guillaume Ziccarelli

L’exposition présentée dans les deux espaces d’expositions temporaires permettra d’offrir un large panorama de l’évolution de l’art géométrique belge des années 20 à nos jours en montrant également comment quelques artistes contemporains continuent d’explorer certaines voies initiées par leurs aînés.

Dans les espaces du château, l’exposition historique présentera plusieurs oeuvres de chaque artiste selon des axes chronologiques mais aussi thématiques.
Cette exposition est un panorama de l’abstraction géométrique belge. Avec l’invitation d’artistes contemporains, c’est un nouveau regard qui est porté sur le travail de ces artistes mettant en évidence leur influence majeure dans l’art abstrait européen.

Pour prolonger le parcours historique, trois artistes contemporains seront en effet présentés au niveau -1 de la donation.

Ce sont les modalités de perception de l’oeuvre qui seront plus spécifiquement appréhendées dans cet espace inscrivant les travaux de la nouvelle génération dans une histoire de la picturalité qui questionne couleur et lumière, perception et abstraction.
Pieter Vermeersch interviendra dans les espaces d’exposition avec une production spécifique de wall-painting. La couleur occupe une place centrale dans le travail de cet artiste qui en explore les nuances chromatiques dans leurs rapports à la lumière naturelle ou artificielle.
Les dessins de Bas Ketelaars prolongeront ce dialogue de l’oeuvre avec l’espace puisque le travail de cet artiste se concentre sur la représentation de l’espace à travers des oeuvres graphiques utilisant des formes simples pour suggérer la profondeur.
Quant à Ann Veronica Janssens, elle perturbe les relations de l’espace et du corps, déconstruit l’objet et ramène le spectateur à son propre corps et à ses émotions perceptives profondes. Son travail est une expérience active de la perte de contrôle, de l’instabilité, qu’elle soit visuelle, physique, temporelle ou psychologique.

Marcel-Louis BAUGNIET 1895 (Liège, Belgique) – 1995 (Bruxelles, Belgique)

Après ses études à l’académie des beaux-arts de Bruxelles, en 1922, il se lie avec le milieu de l’avant-garde belge autour de la revue 7 arts, aux côtés de Flouquet, Maes et les frères Bourgeois, qui prônaient la complémentarité de tous les arts et de la fonctionnalité de l’art. Il réalise alors des oeuvres à caractère cubiste : des tapis, des aménagements d’intérieurs, des décors et des costumes de ballet. Après un passage par la figuration à la fin des années 30, il revient à l’abstraction géométrique à la fin des années 50 et co-fonde la revue Mesures avec Jo Delahaut et Jean- Pierre Maury en 1987.

Gaston BERTRAND 1910 (Wonck, Belgique) – 1994 (Bruxelles, Belgique)

Gaston Bertrand participe dès 1938 aux groupes de La Route Libre et Apport et à la fondation de La Jeune Peinture Belge. Laissant cours à la subjectivité de sa vision, le peintre soumet des sujets figuratifs, comme des portraits ou des paysages notamment architecturés, à une palette ascétique et à une stylisation qui se géométrise peu à peu. Son oeuvre se situe dans un travail de synthèse appliqué à l’espace. Vers 1948, attiré comme certains artistes de sa génération, par une abstraction de type géométrique, Gaston Bertrand va toutefois en user comme nul autre, car ses oeuvres d’apparence abstraite se réfèrent à une réalité, dans une sorte d’apesanteur poétique imprégnée de spiritualité.

Pol BURY 1922 (Haine-Saint Pierre, Belgique) - 2005 (Paris, France)

Membre du groupe surréaliste qu’il quitte en 1947, Pol Bury fréquente les artistes du mouvement Cobra avant de se tourner vers l’abstraction pure en 1951. Il participe en 1955 à l’exposition Le mouvement à la galerie Denise René, expérimente divers matériaux (le bois, l’acier, le cuivre) avec lesquels il construit des reliefs dont les éléments à partir de 1968, sont mis en mouvement par des aimants. Après plusieurs séjours aux Etats-Unis, il s’installe dans la région parisienne où il réalise sa première fontaine hydraulique en 1976. De nombreuses fontaines « à boules », mêlant le mouvement de l’eau à celui de la lumière, ont été implantées depuis en France, au Japon, aux Etats-Unis et en Corée.

Pol Bury Sans titre, vers 1963 Clous mobiles sur bois Peinture sur clous, bois et moteur électrique 45,5 x 15,8 x 18,5 cm FNAC 02-1145. Dépôt du Centre national des arts plastiques - Espace de l’Art Concret, donation Albers-Honegger © Adagp, Paris

Jo DELAHAUT 1911 (Vottem, Belgique) – 1992 (Bruxelles, Belgique)

Après ses études aux beaux-arts, Jo Delahaut poursuit un doctorat en histoire de l’art. Son sens pédagogique le pousse à écrire de nombreux textes sur la philosophie de l’art moderne au travers de ses propres recherches sur la pratique
des arts de l’espace. Dès 1946, membre du mouvement de La Jeune Peinture Belge, il réalise sa première oeuvre abstraite. En 1952, il devient fondateur du groupe Art abstrait, aux cotés de Pol Bury entre autres. C’est à ce moment qu’il trouve véritablement son style, en ayant recours à l’utilisation d’une forme comme module, un demi- cercle ou un rectangle dont un angle est arrondi. En 1956, il initie les groupes Formes et Art constructif en 1960, il signera également, en 1954, le manifeste Le Spatialisme. Il conduira son art vers la simplification, qui est alors très
proche du Hard Edge américain. L’artiste réalise aussi à ce moment de nombreux reliefs et transpose ses recherches dans le domaine architectural : il décore ainsi une station de métro à Bruxelles en 1975.

Jo Delahaut Trace n°3, 1979 Huile sur toile 120 x 250 cm Collection de la Banque nationale de Belgique © BNB - Patrick Van DenBranden

Marthe DONAS 1885 (Anvers, Belgique ) – 1967 (Audregnies, Belgique)

Marthe Donas découvre le cubisme et le modernisme à Paris pendant la première guerre mondiale. En 1918, elle devient membre du groupe de la Section d’Or. Elle réalise des oeuvres basées sur le jeu des formes et la combinaison de différentes techniques de peinture : des pâtes en reliefs, des matières collées. Autour de 1920, son oeuvre est exposée à travers l’Europe et elle intrigue l’avant-garde sous le pseudonyme masculin de Tour Donas. De retour en Belgique, des circonstances familiales la contraignent à abandonner la peinture. Mais, en 1947, après une interruption de vingt ans, elle reprend ses pinceaux et entame, une seconde carrière. En 1949, elle expose à la galerie Apollo à Bruxelles des peintures figuratives où elle recherche le mouvement dans sa composition. A partir de 1958, elle revient à l’abstraction. Sa recherche la conduit, au début des années 60 et jusqu’à sa mort en
1967, à vouloir explorer “l’au-delà de la matière” et trouver “l’infini dans le fini”.

Francis DUSÉPULCHRE 1934 (Seneffe, Belgique) – 2013 (La Louvière, Belgique)

Après des débuts dans le domaine de la peinture surréaliste, Francis Dusépulchre passe, vers la fin des années 60, notices à l’abstraction construite pure, matérialisée par des tableaux-sculptures géométriques sur panneaux d’aggloméré.
Son évolution l’amène aux monochromes. Les toiles ou les panneaux sont incisés, froissés pour générer des rythmes en surface. En 1973, il est l’un des fondateurs du groupe Art concret en Hainaut, aux côtés de Jean Dubois, André Goffin, Marcel-Henri Verdren, Jacques Guilmot et Michel Renard. Il s’intéresse activement à la sculpture monumentale, mais aussi à l’introduction dans ses oeuvres de fils tendus (1979), qui jouent sur les ombres, puis de fibres optiques (1983), qui génèrent des points lumineux.

Francis Dusépulchre Maquette noyau béton Tour ministère des finances à Bruxelles "A tower for Europe", 1985 Mansonite laquée cellulosique 146 x 61 x 39 cm Collection privée © Brice Vandermeeren

Pierre-Louis FLOUQUET 1900 (Paris, France) – 1967 (Bruxelles, Belgique)

Arrivé à Bruxelles en 1910, Pierre-Louis Flouquet se forme à l’Académie des beaux-arts de la ville et commence sa carrière par une phase cubiste pour arriver en 1920 à l’abstraction qu’il nomme lui-même la Plastique Pure. Il collabore à la revue 7 Arts dès sa fondation, en 1922. Les tableaux qu’il exécute alors jouent sur des contrastes de formes opposant des cylindres à des plans, des figures pouvant rester apparentes malgré leur stylisation : ses tableaux comme Construction n° 34 (1925) sont assez proches de ceux de Fernand Léger et de Willi Baumeister. Flouquet réalise également de nombreuses linogravures, dans lesquelles il joue des oppositions du noir et du blanc.
Son oeuvre s’oriente ensuite vers un expressionnisme marqué par une profonde angoisse existentielle et de puissants élans mystiques. L’artiste abandonne la peinture après 1930 pour se consacrer à l’écriture (il publie 21 recueils de poésie) et au journalisme.

Henri GABRIEL (Henri-Jean Brouwers, dit) 1918 (Bruxelles, Belgique) – 1994 (Bruxelles, Belgique)

C’est l’exposition 50 ans d’Art Moderne, à l’occasion de l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958, qui fut pour Henri Brouwers la révélation de l’expression artistique. Sous le pseudonyme Henri Gabriel, il se lance d’abord dans le tachisme et un travail de découpage sur papier. A partir de ces oeuvres optiques, il évoluera dès 1965, vers des compositions optico-spatiales. Il s’intéresse au cinétisme que lui révèle à Paris le Groupe de Recherche d’Art Visuel. La même année, il crée le groupe D.4, qui deviendra Geoform en 1966 avec l’arrivée de Jo Delahaut. Dans les années 70, il réalise ses Op’ metal drawings à la pointe sèche sur papier aluminium. En 1978, il conçoit les Mobilosculptures, trait d’union entre la sculpture et le mobile.

Paul JOOSTENS 1989 (Anvers, Belgique) – 1960 (Anvers, Belgique)

L’univers de Paul Joostens est riche et surprenant. Au sortir de la guerre, il fréquente à Paris et à Anvers les cercles d’avant-garde : le dadaïsme pour son caractère frondeur et iconoclaste et le cubisme pour sa synthèse des formes.
Il contribue aux revues Het Overzicht et Ça Ira et crée des photomontages et des assemblages dadaïstes sans jamais faire partie du mouvement. Paul Joostens développe une voie abstraite particulièrement inventive, tant en sculpture qu’en peinture, en collages et dessins. Passionné de cinéma, il explore dans ses pratiques le procédé et le langage du montage. En 1925, à la faveur d’une crise existentielle et mystique, Joostens rompt avec l’avant garde, avec ses amis et s’isole complètement, revenant en force à une peinture sombre et tragique et notamment aux sujets religieux et aux structures des Primitifs découverts dans sa jeunesse.

Walter LEBLANC 1932 (Anvers, Belgique) – 1986 (Silly, Belgique)

L’oeuvre de Walter Leblanc rejoint le mouvement de l’art optique et cinétique. Dès 1957, il s’oppose à la gestuelle spontanée et émotionnelle de l’art informel. Il emploie alors des matériaux pauvres et y introduit sobriété et sérénité comme l’utilisation du sable sur la surface du tableau en 1958. Il adopte ensuite la torsion comme élément plastique fondamental, unitaire ou sériel avec des fils de coton. « La torsion forme tridimensionnelle est l’élément de base de mes recherches. » confiera-t-il. Les « mobilo-statics », torsions aux rubans colorés, évolueront ensuite vers ce qu’il
appellera les « archétypes ». Ceux-ci introduisent en dessins et sculptures les rapports entre le triangle, le carré et le cercle.

Walter Leblanc n°400 Torsions, 1961 Bandes de polyvinyle rouge et bleu sur fond noir 185 x 125 cm Proximus Art Collection © droits réservés

Karel MAES 1890 (Mol, Belgique) – 1974 (Bruxelles, Belgique)

Considéré comme l’un des pionniers de la peinture abstraite belge, il oeuvre aussi dans le domaine des arts appliqués dont celui du graphisme. Il réalise des illustrations pour de nombreux magazines d’avant-garde tels que Lumière, Ruimte, Ca ira, Het Overzicht, De Driehoek, et 7 Arts. A la même époque, il étend son oeuvre en combinant son langage spécifique abstrait avec la conception de meubles, de vitraux et de tapis. A partir de la fin des années 20, Karel Maes s’isole de plus en plus du monde de l’art, qui oublie peu à peu son oeuvre. Pourtant, il ne cessa jamais de peindre et de créer. Il s’inspire des courants artistiques dominants, le surréalisme et l’expressionisme, sans pour autant délaisser l’abstraction.

Michel Seuphor (Ferdinand – Louis Berckelaers, dit) Le roi-poète, août 1974 Collage et encre de chine sur bois 104,7 x 74,5 cm S.D.B.R. : Seuphor, 8 août 1974 FNAC 02-1359. Dépôt du Centre national des arts plastiques - Espace de l’Art Concret, donation Albers-Honegger © Adagp, Paris

Jean-Pierre MAURY 1948 (Uccle, Belgique), vit et travaille en France et en Belgique

Jean-Pierre Maury poursuit depuis 1968 un travail qui trouve sa place dans le développement de la Mouvance construite. Il fonctionne selon un principe logique inspiré de l’informatique quant à la division des surfaces et à l’ordonnance
des couleurs. Le noir et le blanc dominent une part importante de la surface car ils constituent « la façon la plus simple pour aller à l’essentiel d’une composition ». Au-delà de la rigueur et des exigences de ce travail théorique et pratique, Jean-Pierre Maury ajoute une dimension de pure sensibilité intuitive sur les matières
et les couleurs afin de contribuer à la perpétuation et au renouvellement de son oeuvre. Jean-Pierre Maury a été cofondateur et coéditeur de la revue MESURES art international. Il est l’auteur de plusieurs intégrations à l’architecture.

Jozef PEETERS 1895 (Anvers, Belgique) – 1960 (Anvers, Belgique)

Jozef Peeters est considéré, comme Karel Maes, comme l’un des peintres précurseurs de l’abstraction belge. Ses oeuvres peintes sont fondées sur un jeu de formes géométriques, cercle, carré, triangle, aplats colorés, mais aussi
une recherche de clair-obscur. Parallèlement, il se consacre à la linogravure, ses compositions, qui jouent sur des contrastes de noir et de blanc très marqués et des formes anguleuses, sont publiées en album ou diffusées dans
les revues d’avant-garde de l’époque, telles que Der Sturm, dont il exécute la couverture en 1924, ou encore Het Overzicht. Il a exprimé ses opinions esthétiques et ses idées sur le rôle de l’artiste dans plusieurs textes théorique, défendant l’art communautaire.

Victor SERVRANCKX 1897 (Diegem, Belgique) - 1965 (Vilvoorde, Belgique)

Dès les années 20, il développe un art fondé sur un langage abstrait géométrique. La fascination de Servranckx pour la mécanique et l’usine, traduite en une pensée artistique va bien au-delà de la toile et englobe un mélange des disciplines artistiques. Victor Servranckx illustre la polyvalence de l’artiste : Servranckx le peintre, l’écrivain de manifestes, le dessinateur de papier peint, l’architecte, l’ébéniste, etc. ou comment le modernisme des années 20 a véritablement influencé tous les aspects de la vie quotidienne. Son oeuvre évolue de constructions mathématiques à l’utilisation expérimentale de matériaux et structures symétriques, puis à des sujets abstraits et surréalistes.
Ces contacts avec René Magritte et Filippo Tommaso Marinetti participeront de ses nouvelles orientations.

Michel SEUPHOR(Fernand-Louis Berckelaers, dit) 1901 (Borgerhout - Belgique) - 1999 (Paris - France)

Poète, théoricien et figure majeure des avant-gardes du vingtième siècle, Michel Seuphor fonde, en 1921, Het Overzicht (le Panorama), revue littéraire et humaniste qui défend l’art abstrait et promeut l’avant-garde plastique et musicale. Il rencontre Marinetti, Moholy-Nagy, Gabo, Gropius, Mondrian, dirige les documents internationaux de la revue l’Esprit Nouveau et fonde avec Torres-Garcia, le groupe Cercle et Carré (1930). Son oeuvre plastique est dominée par l’utilisation exclusive du dessin à la plume et à l’encre de Chine sur papier, où sont parfois intégrés des
éléments de papier collé qu’il appelle "dessins à lacunes". Dans le clair-obscur obtenu par un réseau de lignes horizontales parallèles plus ou moins serrées apparaissent des formes généralement abstraites en réserve qui évoquent des réalités intérieures.

Guy VANDENBRANDEN 1926 (Bruxelles, Belgique) - 2014 (Anvers, Belgique)

Guy Vandenbranden s’éloigne de la figuration vers 1951 pour développer une abstraction construite fondée sur des divisions horizontales et verticales du plan. A partir de 1954, la couleur vient s’ajouter au noir et blanc de ses premières oeuvres. Il participe à de nombreux groupes : Art Abstrait en 1952, Formes en 1954 et Art Construit en 1960. A la fin des années 1950, Guy Vanderbranden s’installe définitivement à Anvers, où il entretient des contacts très proches avec Jef Verheyen, Vic Gentils et Walter Leblanc. Il expose de plus en plus à l’étranger (Suisse, Italie
et Allemagne) et y rencontre les artistes du groupe Zero comme Uecker et Klein.

Georges VANTONGERLOO 1886 (Anvers, Belgique) – 1965 (Paris, France)

Dès 1917, Georges Vantongerloo développe des sculptures structurées par un concept de construction géométrique, Construction dans la sphère ou Composition émanente de l’ovoïde peinte en trois couleurs. Il s’agit là d’oeuvres concrètes bien avant l’heure. Dès cette époque, Georges Vantongerloo est fasciné par les mathématiques : la géométrie et l’algèbre lui permettent de se libérer de toute approche subjective et le conforte dans la conviction que l’art doit participer à la gestation d’un nouveau monde. En 1918, il rencontre Théo Van Doesbourg et compte parmi les signataires du mouvement De Stijl, il écrit à plusieurs reprises dans la revue sur les principes de l’orthogonalité.

Léon WUIDAR 1938 (Liège, Belgique), vit et travaille à Esneux, Belgique.

Léon Wuidar, d’abord peintre figuratif, y renonce en 1963. Cette recherche de l’abstraction se manifeste davantage par les dessins de l’artiste, privilégiant le trait, son épaisseur et l’absence de couleur. Données minimales à partir desquelles l’artiste inventera d’impressionnantes combinaisons. Persuadé de la complicité entre l’architecte et le plasticien, il réalise de nombreuses oeuvres dans l’espace public. Amateur des lettres et des mots, il s’adonne aux jeux verbaux et mène sa recherche sur le rythme de la langue, sur son inscription même et ses liens avec le signe et la figure sous forme d’abécédaires aux variations innombrables et " jeux de mots " graphiques.

Léon Wuidar 25 carrés rouges ou bleus, 1981 Huile sur toile 122 x 122 cm Collection de la Banque nationale de Belgique © BNB - Patrick Van DenBranden

Ann Veronica JANSSENS 1956, Folkestone (Royaume-Uni), vit et travaille à Bruxelles (Belgique)

Depuis le début des années 80, Ann Veronica Janssens poursuit une oeuvre qui se fonde essentiellement sur des installations in-situ, faisant appel à des matériaux volontairement simples, voire pauvres tels que le bois, le verre, le béton ; ou à un registre immatériel, comme la lumière, le son ou le brouillard artificiel.
Partant de techniques ou de faits scientifiques, Ann Veronica Janssens les rend visibles par ses propositions qui expérimentent diverses modalités plastiques au seuil de l’instabilité visuelle et sonore, propres à perturber la perception : éblouissements, bombardements lumineux, vertige, saturation, vitesse, clignotement, dépression, sons
infinis, ralentissement. Au-delà de l’expérience à vivre et à ressentir, Ann Veronica Janssens poursuit également une réflexion qui relie sa démarche à une histoire de la picturalité qui questionne la couleur et la lumière.

Ann Veronica Janssens Cocktail Sculpture, 2008 Verre, eau distillée, huile de paraffine, socle en bois Sculpture 70 x 70 x 70 cm - Socle 70 x 70 x 70 cm Pièce unique + EA1. Inv n°AV6 Courtesy the artist and kamel mennour, Paris © Andrea Rossetti

Bas KETELAARS 1979, Goirle (Pays-Bas), vit et travaille à Moergestel (Pays-Bas)

Après une première formation en arts appliqués aux Pays-Bas, Bas Ketelaars choisit la Belgique et l’université d’art et de design d’Anvers pour poursuivre ses recherches.
Son travail se concentre sur la représentation de l’espace à travers des oeuvres graphiques et des sculptures utilisant des formes simples (lignes, plans, grilles) pour suggérer la profondeur. Le pliage est un des modes opératoires privilégié de l’artiste. Les formes de Bas Ketelaars s’équilibrent entre figuration et abstraction, entre réel et faux, entre peinture, sculpture et suggestion architecturale. Particulièrement intéressé par la densité de l’espace, l’artiste s’interroge sur la réalité d’une connexion entre nos espaces de vie, de travail…Ce questionnement est à la base des réalisations sur papier qui sont souvent personnalisées pour un espace particulier.

Pieter VERMEERSCH 1973, Kortrijk (Belgique), vit et travaille à Bruxelles (Belgique)

La couleur occupe une place centrale dans l’oeuvre de Pieter Vermeersch et y est mise en relation constante avec les notions d’espace et de temps. A travers ses compositions peintes, l’artiste tente d’établir une relation pertinente avec l’espace et explore les nuances chromatiques de la couleur dans son rapport à la lumière naturelle ou artificielle en l’appliquant à la transformation d’environnements tels que les murs d’une galerie, les formes d’un musée, l’originalité d’une architecture ou encore le paysage d’une ville.
La nature des images produites par l’artiste offre plusieurs niveaux de lecture au spectateur qui peut tant y voir une variation chromatique abstraite que la projection d’une image mentale. La couleur raconte à chaque individu une autre histoire, évoquant des connotations mentales ou émotionnelles différentes pour chacun d’entre nous.

A NOTER : Innovation dans l’accessibilité du vernissage le 27 juin 2015 à 18h avec une navette gratuite Nice-Mouans Sartoux

Navette gratuite
Nice / Mouans-Sartoux
Aller : départ de Nice à 17h (rdv devant le lycée Massena)
Retour : départ de Mouans-Sartoux à 20h

Réservations : [email protected]


L’abstraction géométrique belge
28 juin – 29 novembre 2015
Vernissage le samedi 27 juin à 18h00


Commissariat : Fabienne Grasser Fulchéri, assistée d’Alexandra Deslys et de Claire Spada
Artistes pour la partie historique / Marcel-Louis Baugniet, Gaston Bertrand, Pol Bury, Jo Delahaut, Marthe Donas, Francis Dusépulchre, Pierre-Louis Flouquet, Henri Gabriel, Paul Joostens, Walter Leblanc, Karel Maes, Jean-Pierre Maury, Jozef Peeters, Victor Servranckx, Michel Seuphor, Guy Vanderbranden, Georges Vantongerloo, Léon Wuidar

Artistes pour la partie contemporaine / Ann Veronica Janssens, Bas Ketelaars, Pieter Vermeersch

Catalogue

A l’occasion de l’exposition, en publiant un catalogue en collaboration avec une maison d’édition belge et trilingue (français/néerlandais/anglais), l’EAC souhaite apporter au-delà de la durée de l’exposition une analyse théorique et historique sur l’abstraction géométrique belge. Il comportera ainsi : un texte historique sur l’ensemble de la période – des années 20 à nos jours : texte de Claude Lorent (journaliste, commissaire d’expositions et critique d’art pour le quotidien "La libre Belgique") et une série d’entretiens avec les artistes contemporains invités.

Artiste(s)