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J’ai vu : "Mademoiselle" de Park Chan Wook

L’équipe d’Art Côte d’Azur aime le cinéma et vous propose régulièrement ses critiques cinéma en fonction des sorties hebdomadaires. Nous aimons aussi recevoir vos avis et avons proposé à quelques-uns de nos fidèles internautes cinéphiles de nous faire partager leurs regards ! C’est Maléna Linares dévoreuse de films qui partage avec nous aujourd’hui son expérience du film "Mademoiselle" de Park Chan Wook.

Ce film coréen bouleversant est à la fois une histoire d’amour et de manipulation. Dès la mise en place des personnages, le spectateur est persuadé que le scénario est prévisible et qu’aucune surprise ne l’attend ; or, il n’en est rien, le spectateur est tenu en haleine tout au long du film construit comme une pièce de théâtre en 3 actes. En effet, nous avons le point de vue des 3 personnages-clés de l’histoire, le faux comte, Hideko la maitresse de maison et Sokee la servante. Du début à la fin, le spectateur ignore tout du déroulement : qui manipule qui ?

Le cinéaste n’hésite pas à revenir sur chaque partie pour mieux nous convaincre de la bonne ou mauvaise foi du personnage. Le film est aussi une ode à la sensualité où l’érotisme des deux femmes est porté à son paroxysme ; cette sensualité à fleur de peau n’est pas sans rappeler celle qui illustre le film chinois "Les filles du botaniste" de Dai Sijie ; l’enchevêtrement des corps est comme une symphonie crescendo.

"Mademoiselle" montre aussi une sexualité perverse et même torturante : la maitresse de maison, nièce d’un oncle tyrannique est forcée tous les soirs depuis son plus jeune âge à lire à haute voix des contes érotiques devant un public essentiellement masculin en manque de sensations fortes ; elle est vêtue comme une geisha et mime toutes les scènes de chaque livre ; une moiteur pesante règne dans la salle, le spectateur retient son souffle. Au fur et à mesure que le film avance, le spectateur est tenté de se demander qui va triompher : l’amour, le comte, ou l’oncle ?

Courez voir ce film, vous ne serez pas déçu et vous ne sentirez pas le temps passer !
La photographie est magnifique, les couleurs sont fortes et la luminosité puissante ; la musique, quant à elle, ponctue chaque scène ; elle nous fait ressentir la joie ou la douleur des personnages.

Le cinéma coréen est généralement spécialisé dans le film fantastique ou d’horreur, mais il existe un tout autre cinéma, plus sensible ; aussi je vous invite à aller plus loin dans votre découverte du cinéma coréen ; je vous fais partager quelques films que j’ai trouvé passionnants :
- Le chant de la fidèle Chunyang de Im Kwon-taek 2000
- Ivre de femme et de peinture de Im Kwon-taek 2002
- Printemps été automne hiver de Kim Ki Duk 2003
- Mother de Bong Joon-ho 2009

Vous les trouverez tous en dvd !

(Sortie en France le 5 octobre 2016)
Photo de Une Copyright The Jokers / Bac Films

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