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Fin de cet événement Février 2015 - Date du 26 janvier 2015 au 1er février 2015

Hope

Le coup de coeur cinéma de Caroline cette semaine est consacré au film Hope de Boris Lojkine. En route vers l’Europe, Hope rencontre Léonard. Elle a besoin d’un protecteur, il n’a pas le coeur de l’abandonner. Dans un monde hostile où chacun doit rester avec les siens, ils vont tenter d’avancer ensemble, et de s’aimer.

HOPE - De Boris Lojkine

Le titre du film, Hope, est emprunté au nom du principal personnage féminin, une jeune Nigériane qui rencontre Léonard, un Camerounais, alors qu’il cherche lui aussi à atteindre l’Europe.

En traversant le Sahara pour remonter vers l’Europe, ils sont confrontés à un monde hostile.

© Pyramide Distribution

Hope est faible et démotivée, brisée par un viol qu’elle a subi, aussi a-t-elle besoin d’être protégée. Malgré ses réticences, Léonard n’a pas le coeur à l’abandonner, ainsi il la sauve. De là va naître, entre ces deux migrants, une relation indéfinie, nourrie tout à la fois de mépris et d’empathie. Cependant, la séquence finale montrera clairement l’ambiguïté de leurs sentiments où l’amour s’est mêlé au soutien et à la protection. Alors, pour Léonard, à l’espoir s’ajoute la tristesse.

Dans un monde brutal et sectaire où chacun doit rester avec les siens, ces clandestins vont tenter d’avancer ensemble et de s’aimer, tout en étant confrontés à la violence des réseaux parallèles, des hiérarchies, des arnaques sordides, des tabassages xénophobes... Pour une victime, continuer à survivre impose de se comporter parfois comme un salaud.

Dans cette odyssée misérable et émouvante pour rejoindre l’Europe, Boris Lojkine explore un monde structuré, complexe et violent.

Après sa thèse d’agrégation de philosophie, il a tourné au Vietnam (où il avait vécu précédemment) deux films documentaires « Ceux qui restent » (2001) et « Les âmes errantes » (2005). Pour sa première fiction « Hope », il a changé de continent en se plongeant dans l’Afrique des migrants et a cherché une juste adéquation entre fiction et documentaire. Avec un regard précis et inédit, il a réalisé un film fort et émouvant sur cet acte désespéré qu’est l’émigration en décrivant la réalité du parcours de clandestins Africains. Il montre les diverses épreuves de leur long et dangereux périple de leur pays de départ jusqu’aux rivages de la Méditerranée.

© Pyramide Distribution

Les interprètes sont tous des acteurs non professionnels, de vrais migrants, ce qui les rend d’autant plus convaincants et attachants.

Boris Lojkine a effectué un casting sauvage au Maroc où il a rencontré ses deux personnages principaux arrivés par la route du désert et vivant dans la misère. Les autres interprètes ont été découverts au gré de rencontres, mais pour lesquels il a fallu une plongée dans les ghettos de la migration afin de sélectionner d’anciens bandits, des trafiquants, des faussaires, des ex-maquereaux.... pour en faire des personnages auxquels le film tente de rendre justice en allant à l’essentiel. Cette fiction exigeante est empreinte de beaucoup de réalisme, mais également de beaucoup d’humanité pour cette histoire d’exil, d’amour et d’amitié qui nous emballe par sa simplicité.

En compétition à la Semaine de la Critique du dernier festival de Cannes, Hope a été distingué par le prix SACD. Depuis, le film a reçu de nombreux prix dans une quinzaine de festivals où il a été sélectionné.

Photo de Une : extrait du film Hope © Pyramide Distribution

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