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The BEGUILED (les Proies) de Sofia COPPOLA

En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d’un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu’elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l’atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu’à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous.


Les Proies est un film adapté du roman éponyme de Thomas Cullinan (1966).

Pour les cinéphiles avertis, le roman avait déjà bénéficié d’une adaptation cinématographique en 1971, film réalisé par Don Siégel, avec Clint Eastwood en principal interprète.

Ceux qui ont pu voir cette version seront certainement déçus par cette nouvelle réalisation signée Sofia COPPOLA.

L’histoire de Cullinan se situe à la fin de la guerre de Sécession, John McBurney, un soldat nordiste blessé et pratiquement sur le point de mourir en forêt est secouru et recueilli par une adolescente de douze ans qui se promenait.
Cette dernière est pensionnaire dans une maison pour jeunes filles.
Les sept femmes d’ages et de maturité différentes qui composent ce pensionnat sont quelques peu effrayées de l’arrivée de cet ennemi masculin.
Cependant l’humanité et la foi de ces dernières permettent de rabrouer leurs premières impressions de peur.
Se pose alors au fil des jours la délicate question de livrer ou pas ce sudiste très affaibli et rendu à une mort certaine aux troupes nordistes qui se déplacent et sécurisent souvent la zone autour du pensionnat.

Petit à petit, l’homme blessé (Colin Farrell) reprend des forces et devient l’objet du désir de Martha la directrice (Nicole Kidman), de son assistante Ediwina (kirsten Dunst, bien connue pour son interprétation dans Entretien avec un vampire de Neil Jordan en 1994) et de quelques-unes des jeunes pensionnaires.
Grace à ses petites attentions auprès de toutes ses femmes, John rentre dans une stratégie de survie, mais les envies et les jalousies dans ce huis clos féminin à la sexualité contenue, amène une situation tragique qui ne cesse de monter crescendo au fil des jours.

Un soir Edwina découvre John dans le lit de Carol, celui-ci sort rapidement de la chambre pour s’expliquer, mais sous le coup de la colére Edwina pousse McBurney dans les escaliers.
A la suite de cette brutale chute, la blessure du sudiste s’est aggravée et la directrice prend la décision de l’amputer afin d’éviter la gangrène et une mort certaine.
A son réveil, John rentre dans une folie furieuse, et comprend qu’il est désormais handicapé et définitivement dépendant.
Edwina parvient à reprendre le fil du sentiment amoureux et la convenance d’un avenir commun avec John, mais il est trop tard, les autres pensionnaires et Martha ont pris le parti de mettre fin à la vie de John pour ne plus subir une nouvelle folie dangereuse pour les pensionnaires. La jeune fille qui avait sauvé John, part cueillir des champignons mortels, et les pensionnaires complices finiront par l’empoisonner.

Sofia COPPOLA pourquoi avoir prit le parti de reprendre l’adaptation de ce livre ?

J’ai toujours été intriguée par les interactions entre femmes, et j’ai constaté comment celles-ci pouvaient parfois changer quand un homme était présent.

Il est une évidence que la réalisatrice à toujours privilégié dans ses films la notion de groupe et les différents sentiments et actions qu’un groupe peut avoir.

Pour Sofia COPPOLA la violence de l’âme humaine est un thème intemporel, quelle que soit la période à laquelle l’histoire se déroule.

Pourtant l’histoire de cet homme à la fois invité et prisonnier aurait pu grâce à ces nouveaux interprètes issus d’un casting de choix être rendue plus forte que le premier opus de Don Siegel.

A part quelques passages amusants et parfaitement bien joués.
A part un vrai bon point sur la lumière et le rendu très "David Hamilton" de l’image sans pour autant rentrer dans l’excès de plans voilés et vaporeux, l’ensemble arrivant à se marier parfaitement bien à l’atmosphère érotico-pudique des petites attentions et des attirances interdites.
Le début du film se trouve être très lent, et n’influe pas vraiment sur le passage abrupt du tragique de la fin du film.

Bien que la mise en scène soit donc parfaitement bien léchée, et techniquement parfaite, il n’y aura de toute évidence pas de Palme d’Or pour ce film.

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