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AQUARIUS DE KLEBER MENDONÇA FILHO - CANNES FIF 2016

Clara, la soixantaine, ancienne critique musicale, est née dans un milieu bourgeois
de Recife, au Brésil. Elle vit dans un immeuble singulier, l’Aquarius, construit
dans les années 1940, sur la très huppée Avenida Boa Viagem qui longe l’océan.
Un important promoteur a racheté tous les appartements mais elle se refuse
à vendre le sien. Elle va entrer en guerre froide avec la société immobilière qui la harcèle.
Très perturbée par cette tension, elle repense à sa vie, son passé, ceux qu’elle aime.


Le film tourne autour de Clara, personnage principal d’un femme, la soixantaine, veuve, propriétaire d’un très beau et simple appartement dans un vieil immeuble.
AQUARIUS est certainement un film qui tend à nous éclairer sur l’histoire, le passé des choses et des êtres, versus la rapidité de faire du beau, du neuf, du nouveau sans prendre le temps d’apprécier les mémoires de la vie.
Un certain goût pour l’auteur de conserver des objets et sur la divergence entre les
documents et les souvenirs.

Pour illustrer le propos, nous observons la vie d’une personne et un immeuble ayant tous les deux à peu près le même âge et se trouvant d’une certaine manière menacés.

Le film est avant tout un plaidoyer contre le marché, celui qui pousse et force les gens à acheter ce qu’ils ne désirent pas.
À partir de cette idée d’une attaque du marché, le film commente de manière directe,
quoique assez subtile, la vague de spéculation immobilière qui s’est emparée de la ville de Recife au Brésil ces dernières années.
Au travers des effets psychologiques sur le citoyen ordinaire que cette situation impose, il présente de façon pragmatique cette agressivité des vendeurs de promotion immobilière sans foi ni loi qui se comportent souvent comme des bêtes affamés,
Le réalisateur fait donc cet éclairage sur ce qui se passe au Brésil depuis plusieurs années, une véritable spéculation immobilière ; le film témoigne des changements en fixant un point de vue lié au cadre de la vie personnelle.
Ainsi, dans AQUARIUS, Clara comprend petit à petit ce que subissent son espace et son environnement personnel.

Au delà du sujet, l’histoire nous évoque principalement la valeur humaine qui pose comme principe quasi naïf le paraître et le gain ; en somme la vie d’aujourd’hui n’a de valeur aux yeux de tous que sur l’argent et ne fait plus de place aux réelles valeurs humaines, celle d’entraide, d’échange, de fraternité et de communication, celle du souvenir, du passé, de la transmission..

Certains temps du film sont longs. Nous rentrons cependant bien dans la peau de Clara merveilleusement interprétée par SONIA BRAGA.

Un film très applaudi par la salle, certainement du fait du sens et de la morale de l’histoire, mais qui ne vibre à mon goût pas aussi fort pour l’ensemble de cette oeuvre de KLEBER MENDONÇA FILHO

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