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Fin de cet événement Mai 2015 - Date du 13 mai 2015 au 24 mai 2015

LA TETE HAUTE d’EMMANUELLE BERCOT

Le parcours éducatif de Malony, de six à dix huit ans, qu’un juge des enfants et un éducateur tentent inlassablement de sauver

"La tête haute" ou l’itinéraire d’un enfant gâché..


Voila un choix particulier pour l’ouverture du 68ème Festival du Film de Cannes.
En effet, le film d’Emmanuelle Bercot est plutôt aux antipodes des profils habituels en la matière, ce n’est pas une "superproduction", ni un film empli de stars "superbankable" ou de mirifiques effets spéciaux.

Voici du Cinéma Français, abordant un sujet de société, entre éducation et aide sociale...la dégringolade inéluctable d’un enfant délaissé et sans repères familiaux..

Ce n’est pas une première pour Emmanuelle Bercot, le sujet de l’enfance et de l’éducation est un fil d’Ariane suivi depuis longtemps ( "Clément", "Elle s’en va").
"L’éducation est un droit fondamental. Il doit être assuré par la famille et, si elle n’y parvient pas, il revient à la société de l’assumer".

Ici nous suivons Malony, enfant délaissé par son père, éduqué par une mère ( Sara Forestier) débordée par la situation, sa dépendance aux "orvietan" en tous genres et la garde de son deuxième enfant, mais non dénué de sentiment pour ce fils difficile, qui oeuvre à une autodestruction lente et qui semble sans fin.


Catherine Deneuve campe le rôle d’un juge pour enfant attachant, qui essaie tant bien que mal d’aider ce jeune, entre discussion sur ses projets de vie, ses placements en centre de redressement, et la case prison, le lien avec Malony devient au fil du temps pratiquement maternel.


Benoit Magimel, joue le rôle de Yann, un éducateur au profil atypique, ayant retrouvé une dignité et un rôle social significatif, après un passage qui semble très similaire à celui de Malony ; il est la caution, l’exemple d’une intégration réussie par un système éducatif et social souvent dépassé et à court d’argument.

Malgré quelques longueurs et quelques clichés, le film est particulièrement bien interprété, avec une belle découverte chez Rod Paradot pour le rôle de Malony, des accessits pour Benoit Magimel et Sara Forestier toujours justes dans leur jeu.

En somme du bon cinéma, qui mêle la morale d’une époque où l’éducation parentale est absente, et le paradoxe d’une société où l’aide sociale parait bien faible et sans mesure efficace face à ce destin dont la violence et la chute abyssale dans la destruction personnelle ne pourront quasiment rien.

Toutes photos de l’article : © Wild Bunch Distribution

Artiste(s)

Emmanuelle BERCOT

Le bac en poche, Emmanuelle Bercot intègre l’Ecole de danse Serge Alzetta, puis l’Ecole du Spectacle, où elle découvre avec émerveillement le théâtre. Elève au cours Florent, elle travaille bientôt sous la direction de Robert Hossein et Jean-Luc Tardieu. Après avoir raté le concours d’entrée au (...)

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