| Retour

Spectaculaires "Passagers" de la Cie "Les 7 doigts de la main" au Palais des festivals !

Avec des numéros spectaculaires comblés de poésie, la Compagnie « Les 7 doigts de la main » - actuellement ils sont huit – invente un langage spécifique pour l’une des plus anciennes disciplines du cirque. Après « Traces » et « Cuisine et confessions », le Collectif québécois est revenu au palais des Festivals de Cannes pour présenter sa nouvelle création « Passagers ».

Dans un wagon de train imaginaire qui sert de décor, les passagers-voyageurs, serrés comme des oiseaux dans un nid, élargissent leur espace. Cela commence par une étonnante démonstration de hula hoop qu’une souriante jeune artiste exécute avec maestria, tandis qu’elle est déjà bousculée par le numéro suivant qui se superpose au sien, avant de lui succéder. La jeune acrobate marche en rythme et danse, à la fois libre et solide, paradoxalement enracinée sur son fil, elle brave la pesanteur, forcée de trouver un autre équilibre si celui-ci s’incline ou s’assouplit.
Durant la durée d’un voyage, des « étrangers » se côtoient dans un compartiment, et souvent ces « passagers » ont envie de parler, de faire connaissance avec leur voisin de compartiment et, si ça fait tilt, les voilà enclins aux confidences. Leur train donne l’illusion de laisser le paysage défiler, de circuler avec quelques cahots pour jeter les voyageurs les uns sur les autres ce qui les incite à bouger de leur place en numéros et en ballet dansant. La musique donne le ton.

Une bande envahit l’espace avec une envie de remuer dans les jambes. De cette guirlande de corps agités, débarque un acrobate, puis un jongleur... Tous ces artistes innovent constamment tout en conservant les numéros fondamentaux du cirque. Deux artistes s’envolent sur un trapèze, une autre sur une corde en réussissant d’amusantes prouesses. On retient surtout l’impression d’un continuum fluide. Dans une ambiance ludique et poétique, tous développent avec facétie des gags et des situations improbables en déployant leur savoir-faire festif. Les séquences sont dynamiques avec de belles réussites visuelles, tandis qu’un roulis ferroviaire ponctue l’enchaînement des numéros

Dans ce véritable hommage à la pluridisciplinarité du cirque, une gaieté communicative auréole le spectacle, chorégraphié et mis en scène par Shana Carroll.

Cette création est portée par des musiques originales et une distribution internationale d’artistes sélectionnés pour leur talent et leur adaptation au Collectif.
Le spectateur a l’impression que tout peut arriver comme s’il s’agissait d’une simple improvisation. Mais il n’en est rien, chaque numéro est bien en place. Le jongleur viendrait-il pour s’échauffer ? Mais non, tout est calculé, organisé. Un numéro de main à main sur un trapèze est particulièrement apprécié du public qui en a plein les mirettes avec cette innovation.
Rien ne peut mieux prouver le talent et la créativité de ces artistes que les yeux émerveillés de chaque spectateur, petit ou grand. Le public apprécie et en redemanderait presque si on en juge aux applaudissements frénétiques. Bon voyage à tous : artistes et spectateurs !
Caroline Boudet-Lefort

Photo de Une DR ET COURTESY Palais des Festivals

Artiste(s)