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Rozenn Veauvy et Simon Berard lauréats des Prix de la Jeune Création de la Ville de Nice et de la Venet Foundation 2017

A l’occasion du vernissage de l’exposition DIPLOMES VILLA ARSON 2017, Gérard Baudoux, Adjoint au Maire de Nice délégué aux Musées et à l’Art moderne et contemporain, et Alexandre Devals, Directeur de la Venet Foundation, ont remis les Prix de la Jeune Création de la Ville de Nice et de la Venet Foundation aux jeunes artistes Rozenn Veauvy et Simon Berard.

Créé en 2009, le Prix de la Jeune Création de la Ville de Nice et de la Venet Foundation distingue deux lauréats parmi les diplômés de la Villa Arson. Il correspond à une volonté de la Ville de Nice et de la Venet Foundation, aux côtés de la Villa Arson, d’aider et d’encourager de jeunes artistes au sortir de l’école, à s’installer et à développer des projets professionnels dans le monde de l’art.

La Promotion 2017 de la Villa Arson fait l’objet d’une exposition jusqu’au 17 septembre à la Villa Arson : « Molecular Dynamic Stimulation » ; et jusqu’au 24 septembre à la Galerie de la Marine : « Calisto Calistobramalvrak ».

Simon Berard, lauréat du Prix de la Ville de Nice

Simon Berard, Projet d’un mur pour un jardin (après Broodthaers), 2017. Impression numérique maroufflée, acrylique sur toile.jpgSimon Berard a reçu une bourse de 2000 euros et est invité en résidence pendant un an pour produire une exposition à la Galerie de la Marine en octobre 2018.

"Simon Bérard ne conçoit pas sa pratique sans l’appui d’une totalité imaginaire qui la comprendrait comme un ensemble de compossibles comprend ses actualisations, comme un monde comprend les individus qui l’habitent. La dernière forme de totalité que Simon a trouvée s’appelle le Jardin. Le Jardin a d’abord été un site web (simonberard.garden) […] Quoique le jardin du site ne soit plus aujourd’hui que la partie électronique du Jardin total, son arborescence logique reste prégnante, si bien que Simon est allé chercher dans les enluminures médiévales toutes sortes d’arbres symboliques, dont il a fait maints tirages numériques qui ornent les murs de ses dispositifs. Car aujourd’hui Simon Bérard expose surtout des lieutenants de fresques à base de dessins numériques agrandis et contrecollés sur des cimaises, augmentés de tirages photos, de tableautins, et entourant peu d’éléments mobiliers ou sculpturaux ; mais les modes d’association analogiques que l’on voit fleurir par exemple à partir du modèle de l’arbre […] lui servent à disposer ses collages dans l’espace et ainsi à produire comme une pensée par images dans l’architecture : au point le plus haut de son ambition, elle voudrait réarticuler l’art moderne et l’avant-garde au moins avec la tradition occidentale et réparer la rupture dont ceux-là se sont crus les porteurs […]"
Joseph Mouton

Rozenn Veauvy, lauréate du prix de la Venet Foundation

Rozenn Veauvy a obtenu une aide à la création de 2000 euros pour lui permettre de continuer ses travaux qui seront restituées lors de l’exposition d’octobre 2018 à la Galerie de la Marine.

"Rozenn Veauvy est un écrivain ou une écrivaine née, c’est-à-dire qu’elle écrit comme d’autres mentent ou respirent, elle ne connait pas l’angoisse de la page blanche. […] Ce sont les situations les plus quotidiennes et les plus ordinaires du réel qui l’inspirent, et par définition, ces situations se présentent fréquemment. Un de ses professeurs d’art lui a dit lorsqu’elle était en première année (pas à la Villa Arson) : « Je vous prédis un avenir médiocre ». Cette phrase l’a frappée, peut-être moins à cause de sa méchanceté que parce que le mot médiocre touchait juste : oui, c’est la médiocrité qui plaît à Rozenn, qui l’enchante même. C’est plus précisément la médiocrité des paroles, des récits, des opinions, des « moi je » et des « nous on » qu’elle cultive, — à tel point qu’elle peut traduire ce qui lui arrive dans cette langue médiocre […]. Disons donc que nous parlons en langue médiocre lorsque nous exprimant à titre personnel, nous n’exprimons au contraire que des pensées communes dans des tournures usées à propos de choses sans importance. Le point est qu’il faut une pointe de singularité idiote pour que tout le continent des lieux communs bascule dessus et vienne à la lumière. Mais c’est justement cette stylisation que Rozenn recueille ou restitue dans ses proses : elles exhalent la magnifique poésie du médiocre".
Joseph Mouton

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