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Jacques Lavigne peintre, déchireur et colleur - Son oeuvre

Son oeuvre

Son œuvre fut essentiellement basée sur une intense production de peintures sur toile dans un cadre classique –« le rectangle »- qui est pour lui « un archétype ». Ce n’est que depuis moins de 20 ans que Jacques Lavigne s’est remis aux collages papier avec déchirures, technique qu’il avait déjà pratiquée dans sa jeunesse à Paris.

Jacques Lavigne, Sans titre, dans l’exposition au Transartc afé, 2007

A propos de son œuvre picturale, ses critiques disent de lui qu’elle est toute « tournée vers l’intériorité et la recherche de l’harmonie », sans concession aucune à l’esthétique. Pour ce plasticien, la couleur est d’abord associée « à la passion », à l’excès, « tandis que la structure, plus explicitement que la forme, fait intervenir la notion de nombres et renvoie de fait à des systèmes non exclusivement occidentaux ».
Hors des chapelles, des courants et des modes, Jacques Lavigne avance en permanence sa liberté de création, ce qui ne signifie pas qu’il soit ignorant de l’histoire du domaine, bien au contraire.

« Ma peinture ? Sans passé et sans avenir… Sans profondeur et sans mystère… Sans ailleurs… Transparente… Comme un éblouissement. »
Jacques Lavigne, Performart, Octobre 2010

Jacques Lavigne dans l’exposition au Transartc afé, 2008
Jacques Lavigne, Image 11, 2010

Plus lyrique, Robert Marteau, poète et essayiste dit de lui : « Je reconnais l’œuvre de Jacques Lavigne à ce qu’elle est essentiellement musicale, magiquement silencieuse, suspendue dans l’attente de la manifestation sonore. »

« Jacques Lavigne est à la marge. Parce qu’on ne fait pas la différence entre une peinture académique et une peinture qui ne l’est pas, “et la mienne ne l’est pas”. Se situe-t-il à l’arrière-garde ? “Non”. Peut-être faut-il alors abandonner la garde et laisser à Jacques Lavigne la liberté d’être là où il est, ici, en cours, en révolution du temps. “L’occident est en risque de mort terrible. La psyché moderne doit aller à l’origine”. Jacques Lavigne n’est pas un nostalgique, il n’y a pas de passé dans sa peinture, ni d’enfer ni de paradis, seulement un temps espace que suggère le lieu sacré du rectangle. Car le peintre est passé par le cinéma dans les années 60/70. Alors, lui semblait-il, la lutte des classes était le moteur de l’histoire, or bien vite s’imposait à lui “qu’est-ce que la réalité ”, question ouverte qui n’interroge ni ne prétend de réponse, mais suggère le mouvement. “Je suis revenu à la peinture et à l’abstraction … parce que je me sens moins contraint”. »
Patricia Dao, Performart, Octobre 2010

Depuis 1995, le travail de Jacques Lavigne entremêle déchirures, collages, papiers froissés, signes calligraphiques et couleurs vives dans un équilibre chromatique parfaitement maîtrisé.

Jacques Lavigne, Sans titre, 2010

« Le fait de déchirer, puis de coller vient du fait que je ne suis jamais content de la société, du monde, et de moi-même. Par le biais de ces déchirures, j’enlève certaines choses qui me dérangent pour en remettre d’autres qui me semblent meilleures. Comme chacun d’entre nous, je ne suis pas maître de la situation. Et c’est cette situation qui me plaît. »
Jacques Lavigne, interview par Hassan Gallah, Nice Matin, 2008

Jacques Lavigne, Sans titre, 2010

Prises à un premier degré, ses dernières compositions sont très esthétiques, voire harmonieuses. Mais sa démarche n’est pas à ce niveau, désormais à travers ces déchirures minutieuses et ses collages structurés, Jacques Lavigne peint « le cosmos ». Très loin du militantisme de ses débuts, le plasticien cherche à nous faire entrer dans sa recherche métaphysique d’un monde poétique où musique et silence, infini et vide ne cessent de se coudoyer. Il nous installe dans un univers de configurations végétales et minérales, toujours incertaines qui déferlent sur nos contingences pour nous interroger.

Retrouvez la suite et fin de cette chronique dans la newsletter du 8 janvier...

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