Qu’est-ce qu’être une fleur ?
Cette exposition, un brin provocatrice, exclut tout académisme ou classification encyclopédique. Elle est conçue pour nous indiquer le chemin vers un monde sensible, dont nous, habitants des villes, avons tendance à nous éloigner sérieusement, en ignorant les rapports que certains membres de notre espèce entretiennent avec la nature.
Relation à la nature
Les visions et cogitations de trente artistes de différents pays des années 60 à nos jours nous ramènent dans ce monde sensible jusqu’à sa justification politique. Les créateurs s’expriment au moyen de vidéos s’intéressant à des rituels parfaitement contemporains observés aux Pays-Bas, une région où les espaces naturels ont quasiment disparu. Photos, installations immersives aux couleurs surréelles et aux parfums envoûtants, compositions inédites de fleurs séchées et épinglées aux murs après cueillette, sculptures hybrides, cabinet botanique réunissant des fleurs toxiques et héroïques : à travers les fleurs, peuvent être abordés de manière plus ou moins suggestive ou violente des sujets écologiques, anthropologiques et géopolitiques. Il est plus que temps de repenser notre relation à la nature alors que les bouleversements des écosystèmes et du climat sont à l’oeuvre.
Certaines plantes sont qualifiées de « mauvaises herbes ». Par comparaison, cela permet d’affirmer que les autres sont bonnes. Cette discrimination a la vie dure, les unes et les autres à la fois vulnérables et résilientes, sont les témoins et victimes silencieuses des catastrophes environnementales naturelles ou engendrées par l’homme. Mais ne sont-elles pas toutes « responsables de notre survie ?
Fascination botanique
Plantes et fleurs produisent de la nourriture que consomment humains, animaux et insectes, et notre oxygène. Ainsi que notre plaisir esthétique et égoïste qui sacrifie les plantes indigènes pour laisser la place dans nos espaces verts à la monoculture stérile des gazons et des palmiers.
Une exposition qui permet aux commissaires Hélène Guénin et Rebecca François de réaliser un tour de force : « faire surgir une botanique de l’histoire mondiale, ainsi que de nouvelles formes d’attentions, de sensibilités, de pensées ».
Une initiative dont on peut espérer qu’elle renouvelle notre fascination envers le végétal, dont les récentes avancées scientifiques sur l’intelligence de ce monde vert encore à explorer.
