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Draguignan : la renaissance du musée des Beaux-Arts

Le musée des Beaux-Arts de Draguignan vient de rouvrir ses portes dans cette demeure du XVIIIe siècle en coeur de ville, qui fut l’ancien palais d’été de Martin du Bellay, évêque de Fréjus. Il a été considérablement modernisé par le cabinet Brochet- Lajus-Pueyo, cette même équipe qui œuvra au renouveau du musée Fabre de Montpellier.

Simplicité, quiétude : une lumière zénithale éclaire deux tableaux contemporains qui couronnent le grand escalier blanc en volute au centre de l’atrium : une toile puissante de l’intranquille Gérard Garouste se confronte à la jeune femme en noir perdue, dans le bleu d’un grand format épuré et silencieux de Djamel Tatah.Retour ligne automatique
Gratuit chaque premier dimanche du mois, et pour un prix d’entrée modique les autres jours, ce musée a l’ambition de dynamiser sa sous-préfecture du Var. Son conservateur Yohan Rimaud déborde d’idées (conférences, ciné-musée, rencontres littéraires, concerts dans l’auditorium, etc.) pour multiplier les prétextes à une visite.

De belles collections

Vue de l’exposition en cours ©A.C

Le visiteur fait propre sa chasse aux trésors parmi cent cinquante peintures, presque toutes fraîchement sorties des ateliers de res- tauration, parmi des sculptures et autres objets d’arts précieux du XVIIe au XXe siècle, entre cabinet chinois et cabinet de curiosités. Au fil des salles, un tableau attribué à Bertolotto, des œuvres peintes d’après Paul Rubens, une allégorie de la charité de Simon Vouet, un enfant à la bulle dont on a longtemps cru qu’il était signé Rembrandt, un buste de Georges Clemenceau par Auguste Rodin (le Tigre fut sénateur du Var). Et un joli portrait de bébé, l’enfant au biscuit, de Renoir, un Vésuve de Charles Camoin, des fauves, une huile de Vincent Bouliès, du mouvement support surface.
D’où viennent ces oeuvres ? Alphonse de Rotschild fut un généreux donateur, on lui doit ce marbre de Camille Claudel, modeste de dimensions et grand de sensibilité. Mais aussi de ce qu’on appelle pudiquement des « saisies révolutionnaires », ce qui explique la variété et la richesse de ces collections retirées des châteaux environnants, après que leurs occupants les ont quittés pour des cieux plus cléments.

Première exposition temporaire

Jusqu’au 17 mars 2024, une soixantaine de dessins d’apprentissage révèle le travail d’un artiste dracénois du XIXe, Amable Lombard. Ces impeccables études, répliques soignées de parties de corps parfaits, montrent comment l’art était enseigné à l’époque dans les prestigieuses écoles parisiennes. Un moment artiste, ce dessinateur dracénois n’a pas tellement dépassé le stade de l’étude. Sa carrière artistique, aussi prometteuse qu’académique, fut stoppée nette au profit d’une vie de rentier, éclairée et sportive.

Photo de Une (détail) “Personnages du jardin de l’amour” d’après Rubens, saisie révolutionnaire.© A.C

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